5ème édition de AsterX
- Arnaud Saint-Martin
- 27 mars
- 2 min de lecture
Le 27 mars 2025, j’ai fait partie de la délégation parlementaire – Assemblée nationale et Sénat – invitée à la clôture de la cinquième édition de l’exercice spatial militaire français #AsterX. Organisé depuis le Centre national d’études spatiales (#CNES) par le Commandement de l’Espace (#CDE), à hashtag #Toulouse, ce « war game » a rassemblé 170 participant·es, civil·es et militaires, de toutes les armées et une douzaine d’armées étrangères partenaires. Nous avons été informés des conditions de mise en œuvre et d’organisation de cette simulation de conflit dans « un environnement multimilieux/multichamps ». Les diverses équipes rassemblé·es devaient composer avec 18 scénarios de bataille bien ficelés pour les déstabiliser. La dizaine de menaces et risques est connue (brouillages, écoutes, comportements hostiles, cyberattaques, impacts sur les missions satellites), mais c’est toujours compliqué de faire face dans la temporalité (10 jours) d’un exercice se voulant réaliste. Les enseignements de cet exercice sont d’ores et déjà intégrés, un exercice aura lieu l’année prochaine, au CDE cette fois.
Une chose est établie, et il faut en faire une donnée de la politique spatiale : il est désormais banal de caractériser l’espace comme une zone de conflictualité en proie à une militarisation croissante, voire exposée à l’arsenalisation ; le spatial devient dès lors une infrastructure critique, stratégie, à protéger, a fortiori lorsque les missions sont d’intérêt général, d’usage militaire, souverain. C’est, je dois dire, assez consternant de constater la mise en place de cette définition ordinaire de l’espace comme champ de bataille(s). Ce sont les usages pacifiques qui s’en trouvent contrariés de fait, et de même la construction d’un scénario qui s’impose avec la force de l’évidence : ça pourrait empirer.
Nous avons également eu droit à des présentations instructives sur les missions d’observation de la Terre, les stratégies d’acquisition des capacités innovantes, la surveillance du domaine spatial. J’ai pu livrer des questions en lien avec les enjeux en cours sur l’examen prochain de la législation européenne de l’espace, les stratégies industrielles dans la filière spatiale, la régulation du trafic en orbite terrestre basse. Les discussions privilégiées avec les acteurs de premier plan du spatial de défense ont été tout aussi utiles, et jusque dans le vol retour vers Villacoublay en A400M – le confort relatif, mais c’est dépaysant.
Vivement le prochain exercice, et merci encore pour l’invitation !