Baptême de la 131e promotion de l'Académie militaire de la Gendarmerie nationale de Melun
- Arnaud Saint-Martin
- 27 juin
- 3 min de lecture
#EnCirco #Positions Hier soir avait lieu le baptême de la 131e promotion « Keller » et de fin de scolarité de la promotion « Ceux de Stonne » à l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale, à #Melun. C’est la deuxième fois que j’assiste à une telle cérémonie, après celle – glaciale – de remise des sabres aux élèves-officiers l’hiver dernier. Le déroulé, la pompe, le symbole, l’institution, le faire-corps collectif, d’une institution régalienne ô combien importante : c’est toujours impressionnant. Cette fois-ci, les élèves-officiers ont défilé sous une chaleur caniculaire, selon une chorégraphie attendue et majestueuse. Le chant de la nouvelle promotion, entonné en chœur en l’honneur de Maurice Keller (1905-1945), officier de la gendarmerie nationale mort en déportation après avoir enduré les atrocités criminelles des nazis dans le camp de Buchenwald, a résonné avec une extraordinaire gravité. La résistance comme horizon et impératif catégorique quand tout vacille et que la France est dévastée par la capitulation et le fascisme : ça inspire encore, et ça le doit toujours vu l’ambiance idéologique nauséabonde que nous subissons.
En ma qualité de député du groupe La France insoumise - NFP à l'Assemblée nationale et de commissaire de la Défense nationale et des forces armées, ce fut donc un honneur de saluer l’engagement des officiers, au service de la nation : d’une France, d’une nouvelle France qui fait face à tant de défis et qui doit les affronter de façon sereine, par la pacification de la société et le maintien de la tranquillité publique. Ce fut un honneur d’y contribuer, en vertu des pouvoirs symboliques conférés à la fonction sociale et politique du député de la nation, en compagnie des personnalités politiques et civiles réunies en très grand nombre à l’Académie, et que j’ai eu le privilège de saluer. Mais aussi, sans doute le plus important ce soir-là : de saluer les élèves-officiers et les désormais officiers qui s’en vont servir dans leurs unités partout en France.
On aura remarqué que tout ce cérémoniel transcende les clivages politiques et vise à construire une certaine idée du service de la nation. Or il se trouve que, par construction, c’est le ministre d’État Bruno Retailleau qui a mission de mettre en mouvement et en sens ces ritualisations. Ce ministre de l’Intérieur officie parmi les membres d’un gouvernement Bayrou qu’avec mes collègues du NFP, et peut-être d’autres, nous allons bientôt censurer. Je ne ferai pas semblant, et le ministre, briefé par son cabinet, devait le savoir par avance. Ce qu’il porte politiquement – et qu’il a résumé dans un discours au départ bien amené, puis lardé des lubies qui sont les siennes –, les idées d’extrême droite qu’il recycle pour sauver la droite (dure), sa vision étriquée et ethniciste de la France, au sein d’un parti politique « LR » réduit à peau de chagrin : tout cela m’inspire une franche et directe opposition idéologique. Je sais aussi que le ministre de l’Intérieur, tout comme Laurent Wauquiez qu’il a battu sèchement, et quelques autres obsédés du contrôle politique maccarthyste, rêvent d’en finir avec le mouvement politique insoumis pour lequel je suis fier de militer. Je n’en reste pas moins sincèrement républicain, comme tou·tes mes camarades, attaché·es également à la défense des libertés publiques, des droits humains et de l’État de droit (dont B. Retailleau a dit que « ça n’est pas intangible ni sacré » [sic]), et c’est la raison pour laquelle il tombe sous le sens que je DOIS siéger sur la ligne protocolaire, à côté de lui, du préfet de la Seine-et-Marne et des généraux de la gendarmerie nationale. Même si Retailleau ne veut pas, moi je serai là.
Un jour, et je me bats pour cela en tant que militant de base, engagé depuis des années, nous gouvernerons la France, et que les services publics qui font tenir la République, dont la gendarmerie nationale, auront vocation à servir dans le sens que nous aurons démocratiquement tranché : dans l’intérêt supérieur d’un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, faisant vibrer fort notre devise Liberté, Égalité, Fraternité. Et entretenir, encore, toujours, la flamme de la Résistance.













