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CAMPUS IA : Réunion Publique à Crisenoy

Ce vendredi 7 novembre nous étions à Crisenoy en Seine-et-Marne, à quelques centaines de mètre de l'emplacement du futur projet "Campus IA" en Seine-et-Marne. Ce projet pharaonique coutera la modique somme de 50 milliards d'euros pour construire d'énormes data centers. Devant une assemblée d’une cinquantaine de personnes, un panel de spécialistes a ainsi mis en évidence les enjeux divers et les conséquences de cette surenchère sur le front de l’IA, dont ce « campus » (qui n’est PAS un campus) est l’illustration hyperbolique. Tour à tour, Olivier Alexandre (sociologue, CNRS), Marie Garin (mathématicienne et sociologue, CNRS), Clément Marquet (sociologue, Mines), Pauline Gourlet (sociologue, Télécom Paris) et Nilo Schwencke (chercheur en machine-learning, Saclay) ont abordé le projet de société, le projet politique même, encapsulé dans « l’IA » ; la grande variété des usages, technologies et pratiques scientifiques enveloppées dans le mot-valise « IA » ; l’économe des promesses mise en branle autour des marchés de l’IA, qui accélèrent la formation d’une bulle financière explosive ; les usages les plus pernicieux de l’IA et des systèmes algorithmiques qui favorisent le contrôle social, la pulsion marchande et la société de surveillance, équipée par les « hautes technologies » ; la démocratie plus que contrariée face à ces très grands projets imposés, à l’heure de la prolifération des data centers partout en France, et singulièrement en Seine-et-Marne ; plus spécifiquement sur CampusIA, le passage en force à coup de milliards d’euros par un fonds souverain émirati allié au géant NVIDIA aujourd’hui valorisé à 5000 milliards de dollars ; la notion fake de « souveraineté numérique » utilisée par les porteurs de la marque « CampusIA » pour caractériser ce projet à visée lucrative, qui reconduit la dépendance technologique et politique aux acteurs dominants – pas français – du business globalisé de l’IA. Entre autres questions traitées pendant cette réunion qui a duré plus de trois heures, dont le compte rendu complet sera déposé sur le site de la concertation. Les questions posées aux spécialistes ont attesté l’intérêt partagé et aussi, il faut bien le dire, l’expertise des habitant·es, premier·es concerné·es qui, contrairement aux porteurs du projet résidant à des milliers de kilomètres, devront cohabiter avec cette gigantesque infrastructure sur 70 hectares – qui sera placée à côté du centre de détention géant de Crisenoy. Je remercie vivement le maire Hervé Jeannin d’avoir permis et accueilli cette réunion publique, que j’ai trouvée passionnante et, en plus, conviviale. Merci également, et à nouveau, aux spécialistes qui ont fait le déplacement et nous ont fait bénéficier de leurs analyses avec une générosité et une force de conviction précieuses. C’était un exercice de réflexivité collective particulièrement réussi : non pas une « concertation », mais une mise en discussion, à partir de données, de faits et de résultats, et en soi, c’était un bel acte de résistance face à tous les discours d’inéluctabilité et d’imposition idéologiques. Notes aux spectateurs : en raison de défaillances techniques, l'enregistrement vidéo coupe pendant quelques secondes toutes les 30 minutes environs. Nous nous excusons pour ce désagrément qui ne devrait pas malgré tout trop heurter la compréhension des propos tenus.



Photos de l'événement


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