Gaza : comment arrêter le génocide ? - Réunion publique à Melun
- Arnaud Saint-Martin
- 20 juin
- 3 min de lecture
#EnCirco #Positions Hier soir à la Maison des associations de Melun, dans le quartier de Montaigu, s’est déroulée une réunion publique d’excellente tenue sur la situation en Palestine occupée. Cette réunion a été d’abord initiée par le collectif Vaux Solidarité Palestine, représenté par Rémy Dancre, puis à #Melun (nous avons dû nous replier dans la ville-préfecture, après que le projet originel à Vaux-le-Pénil a été refusé par le maire) par l’association Les Palestiniens de coeur Melun Val de Seine, représentée par Ikram Abdelmoumni. Nous étions près d’une centaine de personnes réunies ce soir-là, malgré la chaleur étouffante.
Pendant plus de trois heures, nous avons fait le point sous un angle sociologique et politique. Nous avons eu la chance de pouvoir bénéficier des lumières de deux spécialistes autorisé·es. En première séquence, Sarah Katz, socio-démographe et chercheuse émérite du CNRS, membre de l’Union Juive Française pour la Paix, qui est revenue avec rigueur factuelle sur l’histoire longue de la colonisation en Palestine et sur le processus de constitution de l’État colonial israélien. Elle s’est appuyée notamment sur le dernier ouvrage auquel elle a contribué : Gaza – mort, vie, espoir (Riveneuve, 2025). Dans une séquence engagée et percutante, mon collègue et ami Sbeih Sbeih, sociologue palestinien et chercheur associé à l'Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans, a renversé les modes d’analyse traditionnel pour mettre en perspective le « paradigme colonial ». Je recommande vivement la lecture des deux articles qu’il a publiés sur Contretemps, qui expliquent sa position fondée en science : « Sur la condition coloniale en Palestine », 24 juillet 2024 (https://www.contretemps.eu/condition-coloniale-palestine...), et « L’université colonisée : entre destruction du savoir en Palestine et déni de la colonialité en France », 6 mai 2025 (https://www.contretemps.eu/universite-colonisee...). Son courage intellectuel, face au déni de réalité, et sa ténacité politique forcent l’admiration. Dans la séquence qui m’était réservée, j’ai évoqué les positions de La France insoumise - NFP à l'Assemblée nationale, les dernières actions et mobilisations, notamment La Flottille de la Liberté, et ce qu’il en coûte politiquement de nous insurger contre le génocide à Gaza. Faisant FI des intimidations et de la criminalisation de la parole, dans le moment confusionniste que nous traversons, qui encourage hélas l’inversion des valeurs et du sens des mots (l’accusation infâme d’antisémitisme à quiconque dénonce les crimes de guerre du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou en est l’illustration grotesque), nous maintenons l’exigence de l’arrêt immédiat du massacre génocidaire à Gaza et du secours humanitaire à la population palestinienne incarcérée et exposée à la famine.
Hors de question, néanmoins, de verser dans le désespoir quand bien même la réalité de la destruction en cours est insoutenable : durant les échanges ont émergé diverses pistes d’action, notamment la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine, ce qui suppose une position diplomatique forte de la France – horizon intenable pour l’actuel président de la République, et c’est pourquoi il faut hâter sa destitution ou, à défaut, son remplacement en 2027 par un exécutif enfin courageux.
Je tiens à remercier tou·tes les bénévoles des associations, aux militant·es qui ont aidé en amont, aux agents de la Maison des associations, ainsi qu’à la mairie de Melun. D’autres mobilisations sont prévues, à Melun et ailleurs dans la circonscription, notamment la Gaza Cup le 5 juillet à Melun, et je me rendrai utile pour y contribuer quoi qu'il arrive et tant qu'il le faudra.