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Question écrite - SNU : un dispositif onéreux et inutile

Arnaud Saint-Martin interpelle Mme la ministre de l’éducation nationale sur le Service National Universel et ses dysfonctionnements.


Dans son rapport du 13 septembre 2024, la cour des comptes a pointé les nombreux dysfonctionnements et le coût exorbitant du Service National Universel. En effet, le rapport est accablant, et vient confirmer ce que dénonce le groupe parlementaire de la France Insoumise depuis la création du dispositif.

Alors qu’Emmanuel Macron vantait un dispositif favorisant la mixité sociale, force est de constater qu’aujourd’hui les objectifs ne sont pas remplis : les élèves dont les parents ont servi dans les corps en uniforme et les catégories professionnelles les plus favorisées sont surreprésentés, tandis que les classes populaires sont sous-représentées (20 % des participants).


Par ailleurs, de nombreux dysfonctionnements ont été relevés, notamment en termes de transports (l’acheminement des jeunes vers les centres de séjour est un casse-tête pour les collectivités, et s’avère de plus en plus complexe), d’hébergement (il n’y a pas assez de place dans le bâti pour l’ensemble des jeunes à héberger), ou encore en matière de disponibilité et de rémunération des encadrants. En effet, les encadrants manquent cruellement, ce qui s’explique par la situation plus que précaire du monde de l’animation, et la sur mobilisation des associations, notamment d’éducation populaire, pour répondre aux lacunes d’organisation.

Parallèlement, et même si des efforts ont été réalisés, les encadrants manquent de formation. Le SNU a été le réceptacle d’une libération de la parole de jeunes concernant des violences psychologiques, sexistes, ou sexuelles subies. Mais aujourd’hui, les encadrants ne sont pas habilités à recevoir la parole des jeunes, et chaque centre de séjour ne dispose pas toujours d’un.e psychologue.

De nombreux scandales sont venus témoigner de la mauvaise gestion du Service National Universel : sanctions collectives, malaises à répétition, agressions sexistes ou sexuelles et injures et traitements racistes passés sous silence.

Face à la gestion catastrophique du dispositif, le gouvernement commet une double faute. Sur le budget d’abord, alors que le gouvernement évalue le coût du SNU à 2 milliards d’euros, en ne prenant en compte que la phase 1 du dispositif, la Cour des Comptes estime son coût réel entre 3,5 et 5 milliards minimum, et jusqu’à 10 milliards en intégrant les coûts pour les autres acteurs tels que les collectivités territoriales.

Par ailleurs, deuxième faute, et énième preuve de la gestion autoritaire et antidémocratique des gouvernements successifs : depuis la création du dispositif, le parlement n’a pas été consulté. Les missions d’informations successives des deux chambres ont pourtant longuement prouvé l’imposture et l’inutilité du dispositif.

Emmanuel Macron a annoncé vouloir généraliser le SNU à l’ensemble d’une classe d’âge (850 000 jeunes) dès 2026. Il devra pour ça, passer par une révision constitutionnelle.

Le Service National Universel doit être supprimé. Il est inutile, coûteux, et est une insulte faite à la jeunesse et au personnel éducatif, alors que le budget de l’éducation nationale diminue d’années en années, et devrait, au mieux, stagner dans le PLF 2025. Notre jeunesse mérite mieux, notre école mérite plus.


Ainsi, M. Saint-Martin interroge Mme la ministre de l’Éducation Nationale. Va-t-elle enfin consulter le parlement concernant la poursuite et/ou la généralisation du Service National Universel ? Va-t-elle prendre en compte l’ensemble des problématiques soulevées et décider une bonne fois pour toutes de supprimer ce dispositif onéreux et inutile ?


Posée à la ministre de l'Education Nationale le vendredi 27 septembre 2024.



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